jeudi 12 octobre 2017

Conseils de Saison

Choisir et gérer ses bougies pour éviter la suie
Bougie
Chaque bougie a une longueur de flamme à ne pas dépasser pour éviter de polluer l’air de son logis.
Une bougie de bonne qualité produit peu de polluants dans l’air intérieur, si sa mèche a été coupée courte, si elle brûle à l’abri des courants d’air, et si elle n’est pas trop proche d’autres bougies allumées. Mais bien des bougies émettent de la suie (particules fines), lorsqu’on ne prête pas attention à leur flamme. Leur fumée, discrète ou franchement noire quand l’émission de suie est abondante, peut non seulement nuire à la santé, mais aussi noircir, au fil des ans, les murs, les plafonds et le mobilier.
Chaque bougie a une longueur de flamme idéale à ne pas dépasser pour éviter de polluer l'air de son logis

Combustion automatique

Une bougie est comparable à une petite chaudière: la réserve de combustible, c’est le cylindre de cire; et le brûleur, c’est la mèche. Si vous regardez bien la mèche d’une bougie en train de brûler, vous verrez comment la cire fond au contact de la chaleur de la flamme, puis comment la cire liquide monte par capillarité dans la mèche, jusqu’à être vaporisée puis consumée au niveau de la flamme. C’est, bien sûr, l’oxygène de l’air qui permet la combustion de la cire, et, comme dans une chaudière, la qualité de cette combustion dépend du bon dosage d’air frais et de combustible. Trop d’air, et la flamme va jusqu’à s’éteindre – c’est ce qui arrive lorsqu’on souffle sur une bougie. Pas assez d’air, et la cire incomplètement brûlée s’échappe sous forme de suie. Lorsqu’une bonne bougie brûle dans de bonnes conditions, elle ne produit pratiquement pas de suie: sa flamme est de taille constante; elle brûle régulièrement et ne s’agite pas.

La longueur de la mèche règle la hauteur de la flamme

Les bougies peuvent être constituées de différentes cires, souvent mélangées ou disposées en couches concentriques: cire d’abeille, paraffines (tirées du pétrole), stéarines (tirée des graisses animales ou végétales), etc. Les bougies qui ne coulent pas ont une couche de cire extérieure qui fond à une température plus élevée que la masse intérieure, ce qui crée une enceinte pour contenir la cire fondue. Les bougies se distinguent aussi par leur mèche, généralement en fils de coton tressés et imbibés d’acide borique, à la section ronde ou aplatie.
La flamme d'une bougie avant et après réduction de la longueur de la mèche
À gauche • À cause de sa mèche devenue trop longue, la flamme de cette bougie a grandi jusqu’à atteindre son "point de fumée": des particules de suie s’échappent en créant des pointes dans le haut de la flamme.

À droite • La même bougie après qu’on ait raccourci sa mèche: toute la suie est brûlée dans la flamme, dont la pointe est maintenant ronde et lisse.
Il faut savoir que, pour chaque type de bougie, en raison de la composition de sa cire et du diamètre de sa mèche, il y a une hauteur de flamme à ne pas dépasser pour éviter la production de suie: c’est le "point de fumée". Lorsqu’une bougie atteint ce point, le sommet de sa flamme est hérissée de petites pointes, au lieu d’être lisse et rond. Ces pointes révèlent les trajectoires des particules de suie qui s’échappent par le haut, au lieu d’être entièrement brûlées dans la flamme. Et c’est une indication que la mèche pompe trop de cire par rapport à la quantité d’air qui peut alimenter la réaction de combustion. Pour diminuer le débit de cire, il faut agir sur le brûleur, autrement dit raccourcir la longueur de la mèche, ce qui aura pour effet de réduire la hauteur de la flamme – et de permettre à la bougie de durer plus longtemps.
Plus sa mèche est épaisse, et plus une bougie est susceptible d’émettre de suie dans l’air ambiant. Une mèche très fine (environ 1,5 mm d’épaisseur) n’offre pas assez de débit à la cire pour atteindre le "point de fumée", même si elle est très longue.

Raccourcir la mèche avant d’allumer

Avant d’allumer une bougie, on aura donc intérêt à raccourcir sa mèche, généralement en dessous du centimètre: 6 à 8 mm est une longueur qu’on peut adopter pour la plupart des bougies. Plus la mèche est épaisse, plus elle doit être taillée courte. Et si la flamme grandit peu à peu jusqu’à atteindre son "point de fumée", on réduira à nouveau la longueur de la mèche. On fera évidemment de même si la bougie émet une fumée noire. Et si on ne parvient pas à empêcher une bougie de fumer en agissant sur sa mèche, il vaut mieux ne pas l’utiliser à l’intérieur.
Ver luisant qui raccourcit la mèche d'une bougie
Les mèches de la plupart des bougies industrielles sont conçues pour régler automatiquement leur longueur (elles sont "automouchantes"): elles se courbent en s’allongeant, jusqu’au moment où elles viennent brûler dans la flamme – ce qui les raccourcit. Mais le mécanisme n’est pas toujours parfait. De plus, de la suie peut s’accumuler en bout de mèche, en formant des petites boules noires: à raccourcir...
Le moment d’éteindre la bougie est aussi une occasion d’éviter de produire des particules fines: au lieu de souffler sur la flamme – ce qui va engendrer de la fumée – on peut coucher la mèche dans la cire fondue, puis la redresser aussitôt pour qu’elle ne reste pas prise dans la cire. Pour l’opération, on peut utiliser la pointe des mêmes ciseaux qui ont servi à réduire la mèche.

À consumer avec modération

Les bougies donnent une ambiance chaleureuse à nos foyers; elles agissent donc favorablement sur notre moral. Si on les choisit et les utilise bien – en si on les surveille pour éviter un incendie – elles ne posent pas de problèmes particuliers. Mais il faut savoir qu’il y en aucune qui soit bonne pour la santé. Il vaut donc mieux éviter d’en faire brûler beaucoup à la fois. Quant aux bougies parfumées ou "désodorisantes", on les emploiera avec modération, car elles ont davantage tendance à produire de la suie. La flamme d’une bougie ne peut pas épurer l’atmosphère d’une pièce: elle ne fait que rajouter des polluants dans l’air. De plus, elle ne "mange" pas les mauvaises odeurs, mais elle diffuse des molécules qui leurrent notre nez en couvrant les odeurs qui nous dérangent. Or, de plus en plus de personnes allergiques ou asthmatiques sont incommodées par les substances odorantes, qu’elles soient naturelles ou non. L’aération des locaux reste souvent la meilleure formule pour se débarrasser des odeurs désagréables.

Quelques bonnes pratiques pour l’utilisation des bougies :

  • Utiliser les bougies avec modération: moins il y en a qui brûlent dans une pièce, moins on pollue l’air intérieur.
  • Choisir des bougies de bonne qualité, et préférer celles qui contiennent uniquement de la cire: plus il y a de matériaux et de substances qui brûlent (colorants, parfums, paillettes, décors), plus il y aura de polluants différents dans l’air.
  • Éviter les bougies avec une grosse mèche: plus la mèche est épaisse et plus la bougie aura tendance à émettre de la suie.
  • Éviter de placer une bougie dans un courant d’air (bouche d’aération, fenêtre non étanche): lorsque la flamme s’agite, la bougie brûle mal et a tendance à fumer.
  • Éviter de placer une bougie trop profondément dans un récipient qui n’a pas de prise d’air à la base: l’aération de la flamme se fait mal et la bougie a tendance à fumer. Si le haut du récipient est noirci par la suie, c’est la preuve que la bougie brûle mal.
  • Tenir les bougies espacées d’au moins une dizaine de centimètres: des bougies trop proches sont en compétition pour l’air et ont davantage tendance à fumer. Les bougies avec plusieurs mèches très rapprochées ont le même problème.
  • Avant d’allumer une bougie, couper la mèche en dessous du centimètre avec une paire de petits ciseaux (il existe des modèles spéciaux pour les bougies).
  • Si la bougie se met à fumer, ou la flamme à clignoter, réduire la longueur de la mèche. On peut éteindre la bougie auparavant, ou procéder à l’opération sans éteindre la flamme (c’est un tour de main à prendre). L’idéal est de réduire la mèche avant que la bougie produise de la suie (voir photos ci-dessus).
  • Ne pas laisser des bouts de mèche ou d’allumette dans le haut de la bougie: ils peuvent augmenter le débit de cire dans la flamme et donc l’inciter à émettre de la suie.
  • Pour éviter de produire de la fumée, éteindre la bougie avec un éteignoir, ou en noyant sa mèche dans la cire et en la redressant aussitôt.
  • L’espace au-dessus d’une bougie doit être libre (ne pas laisser brûler une bougie entre deux rayons de bibliothèque !). Garder les bougies allumées toujours sous surveillance, surtout si on a des jeunes enfants.
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Trucs et astuces pour bien traiter ses bougies

1. Les laisser brûler longtemps, surtout la première fois
Avant, j’allumais mes bougies pour une petite demi-heure. Ca passe largement quand on parle de petits chauffe-plats, mais beaucoup moins dès que le diamètre de la bougie est plus important. En effet, la cire fondue va laisser une marque, un anneau, un peu comme les anneaux d’un arbre (les anglosaxons appellent ça le tunnelling, c’est très parlant), et lors du prochain allumage, il sera difficile pour la bougie de brûler plus que cette délimitation. C’est d’autant plus vrai lors du premier allumage, qui est crucial à la formation de cette « mémoire » de la cire.
A faire : laisser brûler la bougie jusqu’à ce que la cire soit fondue sur toute la surface, tout simplement. Cela peut prendre un peu de temps selon la taille de votre bougie, en général on compte 1 heure par centimètre de rayon.
2. Couper la mèche avant chaque nouvel allumage
La mèche qui suinte désagréablement, laissant des traînées noires dans votre cire, qui fume (provoquant ainsi une pollution importante de l’air) ou la flamme qui clignote… Tout cela est probablement dû au fait que, comme beaucoup, vous allumez votre bougie sans ôter de sa mèche la partie carbonisée. La mèche est en mauvais état et réagit donc mal à la combustion, provoquant des résidus – la suie – et ne brûlant pas bien la cire.
A faire : avant chaque nouvel allumage, il vous suffit de prélever avec une paire de ciseau (à mèche ou non) une partie de la mèche noircie. Attention à ne pas couper trop court, sinon la mèche aura du mal à faire fondre toute la surface de la bougie, cf. point supérieur. J’ai lu sur le site Yankee Candle que la longueur idéale de la mèche serait de « 1/8 inch« , soit environ 0,3 cm. Je trouve cela trop court et en général, à l’œil, je garde mes mèches à environ 0,5 cm. (c’est peut-être un détail pour vous, mais pour moi ça veut dire beaucoup bla bla)
3. La qualité de la bougie avant tout
Malgré vos efforts, si la cire ou la mèche sont de mauvaise qualité, ou si la bougie est mal pensée, vous aurez des soucis. Par exemple, certaines bougies ont des mèches trop fines par rapport à la surface de la cire, et elles ne permettent tout simplement pas de brûler toute la surface. (ou alors ce sont les contenants qui sont trop larges :D) C’est pour ça d’ailleurs qu’il existe des bougies contenant plusieurs mèches : je suis peut-être la seule zozote à n’y avoir jamais songé, mais si j’avais eu une telle bougie il y a quatre ou cinq ans, j’aurais fait brûler les mèches séparément… alors que le but est bien entendu de les allumer ensemble pour répartir la fonte de la cire également sur la surface.
Pensez également à la cire en elle-même : les paraffines sont de plus en plus à éviter, en tant que dérivés du pétrole. Même s’il m’arrive d’acheter des votives Yankee Candle, je préfère les cires naturelles et surtout végétales. La cire de soja est parfaite, avec une bonne mèche 100% coton elle brûle en général très bien. De plus en plus de marques proposent des bougies en cire végétale, c’est top !

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